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2 avril 2018 1 02 /04 /avril /2018 16:30

Héroïsme et sainteté.

Il y a bien des formes d'héroïsme : on considère en effet comme héroïque l'attitude de celui qui risque sa vie pour une cause qui dépasse son intérêt personnel. Du sauveteur au soldat, du médecin qui affronte la contagion au scientifique qui s'expose à des risques inconnus, tous savent qu'il peuvent mourir des suites de leur engagement. De même celui qui garde le silence pour ne pas livrer ses compagnons. Cette attitude est universellement reconnue comme admirable, et donnée en exemple : on en garde le souvenir, on raconte aux jeunes générations les actes de ces héros. On considère que ces personnes ont accompli ce qui est le propre de l'humanité, et que chacun est donc invité à les imiter.

N'y aurait-il pas dans cette admiration l'influence d'un inconscient collectif qui rappellerait que chaque individu ne peut survivre que grâce au groupe, et qu'en risquant sa vie pour lui, on ne fait que lui rendre ce qu'il nous a donné ? D'autre part, en affrontant le risque d'une mort que l'on pourrait éviter pour l'instant, ne montre-t-on pas qu'on la transcende ? L'héroïsme est toujours associé à la grandeur, et pour les Anciens les héros avaient quelque chose de divin.

 

Il est donc d'héroïque de risquer sa vie pour en sauver une autre. Dans le cas d'Arnaud Beltrame, autre chose est en jeu. Il n'a pas seulement affronté un risque, il s'est substitué à quelqu'un qui était pratiquement condamné à mort. Il ne s'est pas jeté dans l'eau ou dans le feu pour en tirer un tiers, il en a pris librement la place. Cela change tout.

Le devoir du gendarme est de risquer sa vie pour défendre le droit, et chacun assume ce devoir avec plus ou moins de courage : à l'impossible nul n'est tenu. Ici, il ne s'agit pas d'un devoir assumé héroïquement, mais d'un acte de pur amour. D'un amour d'autant plus pur qu'il s'adressait à un membre de l'humanité que rien ne distinguait des autres. Tout homme de bonne volonté y reconnaît quelque chose de transcendant, et c'est ce qui touche les coeurs.

Au delà de toute récupération politique ou idéologique, et dans l'impossibilité où nous sommes de savoir ce qui se passe dans la conscience de quelqu'un, chacun peut constater l'analogie de l'acte d'Arnaud Beltrame avec celui, historique, de Maximilien Kolbe. On pourrait peut-être trouver d'autres exemples historiques d'une telle substitution volontaire, mais le rapprochement avec l'interprétation chrétienne de la mort de Jésus s'impose de lui-même. Que l'on partage ou non cette interprétation, elle affirme que le Fils de Dieu fait homme a pris la place des pécheurs pour en subir la mort et les arracher ainsi à la mort éternelle. Il se substitue à nous pour nous sauver par pur amour, alors que rien ne l'y obligeait.

Au point de vue de l'intelligence rationnelle (en attendant que l'artificielle nous donne son verdict) un tel geste n'a aucun intérêt : il ne diminue pas le nombre des morts. Nul n'y est pourtant insensible, car dans sa folie il rejoint la sagesse suprême. Dépassant l'héroïsme, il touche à la sainteté. S'il suscite des larmes, ce ne sont pas de larmes de deuil, mais plutôt celles d'un cœur qui perçoit un rayon d'éternité à travers le brouillard du quotidien. Peut-on s'empêcher de croire qu'il a une valeur rédemptrice ?

 

J.J. Fauconnet

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