Devant les méfaits de l'individualisme contemporain, bien des voix s'élèvent pour prôner la fraternité, la solidarité, l'attention aux exclus. Effort louable mais qui risque de ne pas porter beaucoup de fruit s'il se contente de vouloir améliorer les relations entre les personnes.
En effet, ce qui manque le plus dans notre société c'est la conscience que chacun appartient à divers groupes, et que l'intérêt véritable de chaque personne dépend du bon fonctionnement du groupe. Il ne suffit pas d'être gentil avec son voisin, ni de secourir celui qui en a besoin, encore faut-il respecter les règles, assumer ses responsabilités.
C'est à tous les étages de la société que cette nécessité se fait jour : pour réussir une vie de famille, il ne suffit pas que ses membres aient entre eux de bonnes relations, mais il faut encore qu'ils aient le souci de favoriser le vivre ensemble. De même un village, une ville n'est pas seulement l'addition de relations de bon voisinage, mais il faut la conscience d'appartenir à un ensemble qui a ses caractéristiques propres. Pour un pays, on parle de patriotisme, et il n'est pas étonnant que ce mot ne soit plus guère à la mode.
Le problème en effet est que souvent, les groupes renforcent leur identité en s'opposant aux autres : ainsi les guerres changent le patriotisme en nationalisme agressif ou défensif. Les sports d'équipe ne sont pas en reste.
Nous allons célébrer la Pentecôte : fête du don de l'Esprit Saint. C'est lui qui peut élargir le cœur des hommes et leur faire comprendre qu'ils sont membres d'une même famille humaine. Non seulement comprendre intellectuellement, mais avoir le désir d'en être un membre actif, respectueux de ses frères et soucieux du bien de l'ensemble.
J.J. Fauconnet
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