A part celle qui a bénéficié d'une restauration par les Monuments Historiques, nos églises sont garnies de statues et de tableaux. La plupart des statues sont des plâtres du XIX° ou XX° siècle, mais quelques unes sont plus anciennes ou d'un style plus original. Il en est de même pour les tableaux.
A Caudecoste, une association de sauvegarde du patrimoine a entrepris de faire restaurer trois tableaux. Deux restaurations sont achevées, la troisième est en cours. Parmi ces tableaux, l'un représente une Descente de Croix, un autre une Sainte Famille, et le troisième est donné pour une Adoration des Bergers. Ce dernier est assez original, car il ne reprend guère les motifs habituels de la crèche.
On y voit certes Marie, Joseph, l'Enfant Jésus, l'âne et le bœuf, mais au lieu du cadre rustique habituel, les personnages sont au pied d'une architecture imposante caractérisée par deux immenses colonnes. Sur l'autre côté du tableau s'élève l'amorce d'un arc, et entre les deux un peu de paysage avec une sorte de pyramide et un bâtiment. En haut, le visage de deux angelots, et un rayon de lumière venant du ciel, sur lequel est écrite la parole qui se fait entendre lors du baptême de Jésus : « Tu es mon fils bien-aimé, aujourd'hui je t'ai engendré. »
En fait de bergers, trois hommes qui n'ont rien de campagnard entourent la Sainte Famille, et au lieu des moutons qui gambadent habituellement, un agneau aux pattes liées, renversé et prêt à être égorgé. Celui devant qui il est posé porte un tablier, ce qui évoque plus le boucher que le berger.
Cette composition est riche de signification : en même temps que la naissance est évoquée la mort. Jésus, lumière du monde, fait le lien entre Israël -représenté par le Temple de Salomon- et les païens. Et c'est par des personnages contemporains qu'il est adoré. Sa venue intéresse donc tous les hommes de tous les temps : message qui reste bien d'actualité...
J.J. Fauconnet