Quand Jésus annonce qu'il doit être rejeté et condamné à mort, les Apôtres ne peuvent l'entendre, et lorsqu'il insiste, saint Pierre le prend à part pour lui dire que ce n'est pas possible. Nous connaissons la réponse de Jésus : « Arrière Satan. ».
La caractéristique de l'esprit du mal est en effet de refuser la réalité, et d'entraîner les hommes dans ce refus, cause de tous nos maux. Jésus, au contraire accepte la réalité, si contrariante soit-elle. Il accepte l'endurcissement des scribes et des pharisiens, l'incompréhension des disciples, l'inconstance des foules, même si cela doit le conduire à la mort. Cela se traduit par sa prière au Jardin des Oliviers : « Père, si c'est possible, que cette coupe passe loin de moi, mais que ta volonté soit faite. »
Il ne veut pas dire que le Père est désireux de le voir souffrir, mais il assume les conséquences prévisibles du péché des hommes et de sa propre fidélité. Au lieu de fuir dans l'illusion, il fait face, et de ce face-à-face avec la mort, il sort vainqueur : il ressuscite. Car la volonté de Dieu est que nous vivions, et c'est le refus de cette volonté qui conduit à la mort.
Nous proclamons qu'il est d'abord descendu aux enfers, c'est à dire au séjour des morts : il n'a pas fait semblant, il a assumé notre condition jusqu'au bout, en gardant sa foi et son amour malgré ce déchaînement des forces du mal. Car la réalité la plus vraie, c'est celle de l'amour de Dieu, si souvent niée et refusée. C'est en y restant attaché malgré les apparences, qu'il a vaincu le mal et la mort : triomphe de la vérité.
Cette vérité de l'amour de Dieu vient transformer la vie de ceux qui accueillent la bonne nouvelle de la résurrection de Jésus, elle chasse de leur esprit illusions et mensonges, leur donne force et courage. Qu'elle nous éclaire aujourd'hui, et fasse de nous ses témoins. Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !