Avant de fêter sa résurrection, nous allons relire la Passion de Jésus. Comme tous les ans nous y verrons la cruauté des hommes se déchaîner non seulement contre un innocent, mais contre Celui qui apporte au monde une autre logique. Quand on voit la vie des hommes, on peut se demander s'il a vraiment réussi, car la violence est toujours à l'oeuvre.
Elle étend ses ravages dans les faits-divers quotidiens, dans les guerres, mais surtout dans ce qu'on peut appeler des accès de folie meurtrière qui saisissent périodiquement le monde. On tue non seulement au combat, mais pour tuer. Et l'on s'en glorifie. Dans la mesure du possible on humilie les victimes, car on leur refuse le statut d'humains.
Ce qui se développe de nos jours est dans la logique du nazisme et du stalinisme, avec la bureaucratie en moins et la couverture médiatique en plus. Comme les bêtes rendues folles par l'odeur du sang, les tueurs s'enivrent de leurs carnages, s'enferment dans leur refus diabolique de la vie : tout ce qui n'est pas comme eux doit disparaître.
Que faire, que penser ? On peut reconnaître dans cette œuvre de des-humanisation des victimes aussi bien que des bourreaux, l'action de l'Ennemi du genre humain, dès l'origine menteur et homicide, qui séduit les hommes et les détourne de Dieu. C'est à lui qu'il s'agit d'abord de résister, en cultivant le plus possible l'humanité en nous et autour de nous.
Jésus nous montre l'exemple : « Père, pardonne leur, ils ne savent ce qu'ils font. » Cette petite phrase nous rappelle qu'il n'y a d'humanité véritable que dans la reconnaissance d'un Père commun, d'un Dieu ami des hommes, et que seul le pardon peut mettre un terme au tourbillon de la violence.
Si nous croyons en la résurrection de Jésus, c'est bien sa victoire sur toutes les formes de mal que nous célébrons. Sachons donc voir ce mal en face, sans nous laisser impressionner ni contaminer, car il n'aura pas la victoire finale. Sachons surtout montrer par notre vie que l'amour de Dieu et du prochain ne sont pas des idées vagues, mais des forces qui rendent la vie réellement plus heureuse. JJ. Fauconnet
