Quarante jours après Pâques nous fêtons l'Ascension de Jésus puis le don de l'Esprit Saint pour la Pentecôte. La signification de ces fêtes est particulièrement importante pour notre compréhension de la place de l'homme dans la Création. Comme souvent, la doctrine catholique tient l'équilibre entre deux extrêmes dangereux.
Certains, en effet, s'imaginent que l'homme, seul à décider de son destin, construit son avenir comme il le décide. Leur modèle est Prométhée, qui, selon la mythologie grecque, aurait volé le feu aux dieux pour le donner aux hommes. Rien ne doit limiter l'expansion humaine.
A l'opposé, d'autres enferment l'humanité dans le cadre plus ou moins contraignant d'une religion dont les prescriptions concernent tous les aspects de la vie. Les uns craignant de déplaire aux esprits ou divinités qui hantent selon eux le monde, d'autres se soumettant à un livre qu'ils considèrent comme Parole directe du Dieu qui est seul à décider de tout.
Pour nous, Jésus est le Verbe de Dieu venu en notre chair pour nous faire connaître ce que nous pouvons connaître de Dieu et ce qu'il attend de nous. Nous savons comment il a été reçu. Son rejet par les hommes ne l'a pas empêché d'accomplir sa mission, couronnée par sa résurrection. Il apparaît certes pendant quarante jours, mais il ne veut pas rester là comme un surveillant, prêt à remettre sur le bon chemin ceux qui s'en écarteraient : cela infantiliserait ses disciples, alors qu'il les veut adultes. Il « remonte » au Ciel, avant d'envoyer son Esprit, esprit de lumière et d'amour qui se propose à tout homme et fait vouloir ce que Dieu veut.
Si nous recevons cet Esprit, si nous lui obéissons, c'est bien nous qui agissons librement, mais conformément à la volonté de Dieu. Jésus nous laisse la place sans nous abandonner.
Cet Esprit de Dieu agit directement au coeur de ceux qui y consentent, mais il agit aussi par eux. Il structure l’Église et lui donne de témoigner de l'amour de Dieu. C'est par elle, par sa parole, ses sacrements que Jésus reste présent à notre monde et y continue sa mission de salut : il n'y a plus de concurrence entre l'homme et Dieu, mais communion d'amour.
JJ. Fauconnet